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On remarque dans les écrits de Chaptal, comme on avait remarqué dans son enseignement, cette clarté facile, cette simplicité élégante, cette exacte précision qui forment l’ornement le plus naturel de la science ; il le devait à l’habitude d’étudier les faits, au calme de son esprit, au commerce qu’il s’était plu à entretenir avec les lettres et avec ceux qui les cultivent : c’est sans doute encore l’habitude d’étudier, ainsi que les dispositions de son caractère, qui lui inspirèrent cette constante modération, cette sage impartialité qui l’accompagnèrent dans toutes les périodes de sa carrière et dans toutes les phases de sa destinée. De là cette rectitude de jugement dans la manière d’envisager les questions, cette prudence dans la pratique, cette défiance des abstractions, cet éloignement des systèmes absolus qui le distinguaient et devaient le distinguer d’autant plus dans les temps qu’il a traversés, que ces qualités n’ont pas été toujours générales ni toujours assez appréciées. Étranger aux passions, il ne fut jamais que du parti de la raison ; il rendit beaucoup de services, et ne fut jamais hostile à personne. Nous avons retracé l’image du savant, du professeur, du fabricant, de l’homme public, de l’écrivain ; il nous resterait à retracer celle du chef de la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale, mais cette image vous est présente, Messieurs : ici, vos pensées nous accompagnent, nous devancent, comme vos sentimens répondent aux nôtres ; on excusera cependant peut-être celui qui se trouva avec Chaptal dans des relations plus étroites d’entrer ici dans quelques détails. Je communiquai à Chaptal le projet de formation de notre Société et sa première origine ; il