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trumens généraux de tous les arts ; il a étudié les lois auxquelles ils sont soumis par la nature, et recherché les moyens dont l’homme dispose pour employer ou modifier ces lois ; il a décrit ensuite les corps sur lesquels s’exerce l’action chimique, s’arrêtant aux corps réputés simple, et à quelques substances composées, généralement employées comme matières premières ou comme agens d’action. C’est après avoir exposé ces deux ordres de considérations, qu’il arrive à la fabrication des produits chimiques : il nous montre alors les corps se combinant entr’eux, il nous fait assister au mélange des gaz, à celui des terres, à l’alliage des métaux, à la fabrication des sels ; il décrit enfin les préparations, le mode suivant lequel elles doivent être employées, la cause des effets, la différence de l’action. En assignant au chimiste et au fabricant le rôle spécial qui appartient à chacun, Chaptal détermine aussi les rapports qui les unissent et l’assistance mutuelle qu’ils se doivent.

Il signale les périls auxquels la pratique des arts est exposée par les théories, par les calculs du cabinet, par les innovations téméraires ; mais il signale aussi les obstacles qu’opposent aux progrès une routine aveugle, l’empirisme et le préjugé. Il donne aux fabricans de sages conseils, leur trace les conditions nécessaires aux succès de leurs entreprises, examine le pouvoir des localités, l’influence des villes et des campagnes. S’élevant ensuite à de plus hautes considérations, il assigne la part qui peut appartenir dans ces succès à la protection du Gouvernement, à des encouragemens bien entendus ; il discute