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langerie générale, la pharmacie centrale ; il a rédigé le réglement sur le service de santé, et coopéré à la bonne direction de tous, les services, digne récompense d’une vie si utile qu’une telle occasion de faire du bien !

Tous les loisirs que laissèrent à Chaptal les fonctions publiques depuis qu’il avait quitté le ministère, tous ceux dont il jouit, rentré, momentanément dans la vie privée pendant quatre ou cinq ans, il les employa à des travaux, à des publications que ne put ralentir l’approche de la vieillesse ; il se reposa dans la rédaction de nombreux ouvrages : ces ouvrages, à dater de cette époque, offrent un nouveau caractère ; l’expérience de l’homme public vient s’y unir avec les études du savant et la pratique des arts.

La Chimie appliquée aux Arts, le plus étendu des écrits de Chaptal, celui qui semble le mieux rassembler toutes ses vues et caractériser ses travaux, parut en 1807. Le plan en est extrêmement heureux, plein de grandeur, de simplicité, de méthode. Ce n’est point une suite de descriptions, où les procédés des arts viennent tour à tour se produire, c’est un ouvrage de principes, comme l’a dit l’auteur lui-même ; le flambeau de la science y éclaire à la fois tous les arts suivant leurs rapports d’analogie. Chaptal a défini la chimie appliquée aux arts, « cette science qui, de l’analyse comparée des opérations de tous les arts, fera découler quelques lois générales où viendront se rapporter les effets sans nombre que présentent les ateliers ; » et il a réalisé sa définition. Il a considéré d’abord les agens chimiques, ces ins-