Page:Notices sur M. le comte Chaptal, et discours prononcés sur sa tombe, le 1er août 1832.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 14 )

œuvre qui lui avait été confiée. Il ne s’agissait rien moins que de réorganiser et de régulariser tous les services publics sur des bases nouvelles, et dans un plan qui pût concilier les besoins immuables de l’ordre public avec les perfectionnemens obtenus ou signalés, avec les maximes nées du progrès des lumières, avec les conditions des institutions récentes ; le ministère de l’intérieur était spécialement appelé à raviver toutes les sources de la prospérité publique. Chaptal y travailla assidument pendant près de quatre années, sous la direction de l’homme extraordinaire dans lequel il admirait le régénérateur de son pays.

En donnant le mouvement aux divers ressorts de l’administration dans les formes qui venaient d’être instituées, le ministre du gouvernement consulaire s’appliqua à y introduire cette harmonie, cette unité, qui procurent l’économie par la simplicité des moyens, assurent l’ordre par la régularité, rendent l’action rapide et forte, et concilient l’intérêt privé des localités avec les intérêts généraux de l’État, caractères distinctifs de l’administration française, telle qu’elle fut organisée à cette époque et qu’elle subsiste encore aujourd’hui. Il donna des directions aux conseils généraux de département, qui débutaient dans leurs fonctions[1] ; il s’attacha avec un soin particulier à relever les établissemens d’humanité, que les malheurs des temps avaient réduits à la plus extrême détresse ; il pourvut à la liquidation des dettes qui accablaient les

  1. Voir les Instructions des 16 ventose an IX ; — 21 ventose, 8 fructidor an X ; — 5 prairial an XI.