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surtout ses auditeurs par la netteté et la précision de son langage ; il les intéressait par la multitude et la variété des applications que la chimie reçoit dans les arts utiles. Des rangs de ces élèves sont sortis des maîtres dont la France s’honore aujourd’hui.

Les fruits de son enseignement se répandirent par des canaux divers sur les services publics et aussi sur les ateliers et les établissemens privés.

Cet enseignement fut de trop courte durée ; Chaptal fut enlevé à l’École polytechnique par l’École de médecine de Montpellier, dont la réorganisation lui fut confiée. Il y occupa la chaire de chimie, et siégea dans l’administration du département de l’Hérault.

L’Institut de France, à sa formation, le compta parmi ses associés. Bientôt après, le 5 prairial an VI, il fut nommé membre ordinaire, en remplacement de M. Bayen, pour la section de chimie, dans la classe des sciences physiques et mathématiques, aujourd’hui l’Académie des sciences. Il prit dès lors une part active aux travaux de cette illustre compagnie ; il y lut des mémoires sur un grand nombre de sujets, parmi lesquels nous nous bornerons à indiquer ici la fabrication de l’acétate de cuivre ou verdet cristallisé, la culture d’une espèce de soude appelée barille ; sur la teinture du coton, l’usage des oxides de fer, le mordant pour la couleur rouge ; sur la couleur jaune des végétaux ; l’analyse de l’alun, d’après laquelle il est prouvé que le sulfate de potasse est l’un de ses principes constituans ; des vues générales sur la formation du salpêtre ; des observations sur le savon de