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science s’environne pour passer dans la pratique des arts, toutes les lumières qu’elle peut recueillir en retour sur ce théâtre d’une expérience positive. C’est là sans doute aussi qu’il contracta de bonne heure ce respect pour l’autorité des faits, cette estime pour les réalités, ce besoin des applications utiles, que nous avons toujours remarqués en lui, qui l’ont si merveilleusement aidé dans tous les services qu’il a rendus à son pays. Esprit éminemment positif et pratique, s’il ne demeura pas étranger aux généralités les plus relevées, il ne se laissa jamais entraîner par le vague des abstractions spéculatives.

Déjà dès cette époque, Chaptal préludait aussi à l’étude des rapports qui unissent les intérêts de l’industrie à ceux de l’administration publique, étude qui était encore dans son enfance parmi nous. Les États du Languedoc s’éclairaient de ses avis dans les améliorations qu’ils méditaient pour l’agriculture, les manufactures, le commerce. On sait que l’administration des États du Languedoc était justement estimée. Chaptal eut l’occasion de l’apprécier ; et ces souvenirs ne lui furent point inutiles, lorsqu’un jour lui-même fut appelé par la suite à remplir de hautes fonctions administratives sur un plus vaste théâtre.

Dès 1783, Chaptal publia le Tableau analytique du cours qu’il faisait à Montpellier[1]. Bientôt après, en 1790, il donna les Élémens de Chimie, dont la quatrième édition a paru en 1803. Son enseignement s’y trouvait de nouveau résumé et enrichi par les résul-

  1. Un vol. in-8o. 1783.