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décharger ce condensateur en faisant communiquer un instant les armatures par un fil métallique. Si l’on fait ensuite cesser la traction, le condensateur se charge de nouveau, mais les charges sur chaque face sont égales et de signe contraire à celles obtenues dans la première expérience.

Nous avons réalisé sur ce principe un appareil qui constitue un étalon de quantité d’électricité parfaitement constant : une lame de quartz longue et mince, convenablement taillée, est mastiquée en H et B à ses deux extrémités (fig. 1) dans des pièces métalliques. Fig. 1.
Ces pièces servent à transmettre une traction exercée à l’aide de poids placés dans un plateau (fig. 2). L’extrémité H est suspendue à un crochet fixe. À l’extrémité inférieure B vient s’accrocher une tige qui transmet la traction des poids. Les faces opposées de la lame de quartz (fig. 1) sont recouvertes de feuilles d’étain, telles que mn, m′n′, isolées, sur lesquelles se dégage l’électricité. Les ressorts légers rr′ mettent ces feuilles d’étain en communication avec les appareils électriques.

La quantité d’électricité dégagée par la lame cristalline est proportionnelle au poids placé dans le plateau. Elle est indépendante de la température. On peut utiliser cette lame piézo-électrique comme étalon dans les recherches où l’on a à mesurer des charges électriques faibles.