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trique que l’on utilise pour faire dévier un électromètre e. Des écrans métalliques T, T′ séparent, au point de vue électrique, les diverses parties de l’appareil. Le dynamomètre piézo-électrique ainsi constitué est capable de déceler un effort de quelques grammes.

Études théoriques sur la symétrie en Cristallographie et en Physique.

Bull. de la Soc. de Min., t. VII, 1884, p. 89 et 418. — Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. C, 1885, p. 1393. — Archives des Sciences phys. et nat. Genève, t. XXIX, 1893, p. 337. — Journal de Physique, 3e série, t. III, 1894, p. 343 et 415. — Journal Lumière électrique, 1895.

L’étude des phénomènes physiques qui se produisent dans un milieu cristallin a fait faire un grand progrès à la Physique proprement dite. L’étude des liaisons qui existent entre les propriétés physiques de la matière et la symétrie cristalline a été l’origine de grandes découvertes dont les travaux de Pasteur donnent l’exemple le plus célèbre. La constitution de la matière cristallisée est extrêmement variée et, par suite, les phénomènes qui se produisent dans cette matière présentent eux-mêmes une grande diversité. La théorie moléculaire de Bravais, qui est en accord parfait avec l’expérience, classe, en effet, les matières cristallisées en 32 familles qui se distinguent les unes des autres par la symétrie des formes extérieures. Les travaux théoriques de Bravais, Jordan, Sohnke, Schoenfliess et Fedorow ont montré que les matières cristallisées de chaque famille peuvent être constituées de plusieurs façons différentes, de telle sorte que l’on peut imaginer 230 types pour la symétrie interne de la matière cristallisée.

Les agents physiques produisent des effets différents dans les divers milieux cristallins, non seulement parce que ces milieux n’ont pas la même symétrie, mais aussi parce que les agents physiques eux-mêmes agissent avec une dissymétrie qui leur est propre.

J’ai cherché à définir la dissymétrie qui accompagne nécessairement un état physique donné de l’espace. Les physiciens invoquent fréquemment la notion de symétrie dans leurs raisonnements, mais ils négligent le plus souvent de préciser la question et, par suite, de tirer de la raison de symétrie tout le parti possible. Je pense qu’il convient d’utiliser en Physique les théories établies par les cristallographes.

Tout milieu, cristallisé ou non, possède dans un état physique déterminé une symétrie déterminée. Les éléments de symétrie ne sont cependant pas