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militaire, qui remplaçait pour les Protestans la croix de Saint-Louis, et jouissant d’une modique pension, qui formait cependant la plus grande part de son revenu, il en fut même privé pendant la tourmente révolutionnaire. Au commencement de cette tourmente, lorsqu’elle ne faisait encore que menacer la paisible contrée qu’il habitait, ce militaire expérimenté fut chargé par son souverain du commandement de l’artillerie du château de Montbéliard.

M. Cuvier était proche parent de l’un des généraux les plus distingués des guerres de la révolution et de l’empire, le général comte Walther : leurs mères étaient sœurs, nées D.lles Châtel, à Montbéliard. Élevé dans cette ville, autour du foyer domestique, jusqu’à l’âge d’environ quinze ans, il manifesta, dès ses plus jeunes années, une facilité de conception très-remarquable, une ardeur pour s’instruire, qui alarmait la plus tendre des mères, toujours en sollicitude pour l’existence de son enfant, dont la santé était en apparence très-délicate.

À quatre ans il savait lire : à quatorze ans et demi il avait terminé toutes les études classiques, après avoir occupé presque toujours la première place dans chacune des classes qu’il venait de traverser. Ces études comprenaient non-seulement les langues anciennes, mais encore l’histoire, la géographie, l’arithmétique, l’algèbre, la géométrie, et même la levée des plans. Je possède le plan d’un verger extrêmement net, levé et dessiné par le jeune Cuvier, en 1784 (a).

Il était destiné à la théologie, comme la plupart des jeunes gens du pays de Montbéliard, qui, nés de parens peu fortunés, annonçaient de l’intelligence dans leurs