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sur les rapports des êtres organiques avec les terrains dans lesquels ils sont conservés, il résolut d’observer et de décrire ces terrains dans une localité circonscrite, celle des environs de Paris, et d’y étudier sur les lieux le grand phénomène des bouleversemens de notre globe. M. Cuvier s’associa, pour cette œuvre, avec son savant ami, M. Alexandre Brongniart. Ils firent ensemble nombre de voyages et les observations importantes pour la Description géologique des environs de Paris, qui fut rédigée par ce dernier et insérée dans le tome II de l’ouvrage que nous analysons (deuxième édition).

Ces recherches particulières eurent pour principal résultat géologique, de signaler au-dessus de la craie, deux étages de terrains d’eau douce, séparés par un dépôt marin, dont l’étage supérieur est encore recouvert par un dépôt de cette nature : preuve irréfragable de plusieurs irruptions et retraites alternatives de la mer dans ce bassin des environs de Paris, depuis l’époque seulement où la craie y avait été déposée. C’était un fait tout nouveau en géologie et l’une des plus grandes découvertes qui aient été faites depuis long-temps dans cette science, que l’existence bien constatée de certains terrains de sédiment, déposés dans l’eau douce ; elle frappa tout à coup, comme un trait de lumière, le génie observateur de M. Cuvier, au milieu d’une course qu’il faisait avec M. Brongniart et M. Laurillard dans les environs de Fontainebleau. « Brongniart ! s’écria-t-il avec l’enthousiasme qu’excitait naturellement le sentiment d’un aussi important aperçu, j’ai trouvé le nœud de l’affaire ! Et quel est-il, lui demanda M. Brongniart ? C’est qu’il y a des terrains marins et des terrains d’eau douce. » La science a