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avaient contribué à l’envi, en envoyant des contrées les plus éloignées, soit les ossemens qui devaient les composer, soit les animaux eux-mêmes, fut réunie en peu d’années pour fournir les matériaux ahondans de ces descriptions.

M. Cuvier sut y comprendre tout ce qu’elles devaient contenir d’important. On y trouve des tables de la longueur de chaque os, à la manière de Daubenton, qui sont d’un grand secours pour la détermination des espèces. Les formes comparées des têtes y sont indiquées sous tous les aspects, pour la distinction des genres et des familles, que rendent encore plus facile et plus sûre les descriptions les plus circonstanciées des formes et de la composition des dents et des mâchoires.

Les membres y sont de même décrits avec détail, quant à leur composition et à la figure des plus petits os qui en font partie. Celle surtout des facettes articulaires s’y trouve indiquée avec le soin le plus scrupuleux, parce qu’elles déterminent les espèces de mouvemens qu’exécute chaque os d’un seul membre et la totalité des mouvemens de tout le membre.

Les actions des animaux étant elles-mêmes en rapport intime avec leur instinct et leur régime carnassier, végétal ou mélangé, on n’aura pas de peine à saisir la vérité de cette connexion d’organes et de fonctions, qui fait qu’on peut déterminer, avec un organe connu, la plupart des autres coexistans avec lui ; qui permet de conjecturer du moins, et qui donne souvent la certitude, que telle phalange isolée, que telle forme de dents a dû appartenir à un animal d’une classe, d’un ordre, d’une famille, d’un genre même plus ou moins rapproché de

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