Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(13)

professeur, parce qu’elles renferment l’exposé simple de l’œuvre du génie, du plan créateur de la science qu’il conçut pour son premier cours, plan qui a été une mine féconde de découvertes importantes et la source de toutes les propositions générales qu’il a été possible de déduire des faits ainsi coordonnés et qui ont constitué la science sur des fondemens inébranlables.

Dès ce moment, M. Cuvier commença dans l’ordre physiologique les collections d’anatomie du musée, et cet immense cabinet du Jardin des plantes, qui fait l’admiration des étrangers par l’arrangement qui y règne et la multiplicité des préparations, tellement, qu’on ne pourrait lui comparer aucune autre collection en ce genre (d).

C’est dans cette source abondante de faits et de science que M. Cuvier et ses collaborateurs ont puisé, sous sa direction, pour composer l’ouvrage fondamental des Leçons d’anatomie comparée, dont les deux premiers volumes parurent en 1800, et les trois autres en 1805.

Cet ouvrage fait époque dans l’histoire de la science de l’organisation animale. Aucun, jusque-là, ne l’avait embrassée dans son ensemble. Le petit essai publié par Monro, les élémens de Blumenbach, qui ne comprennent que quelques-uns des traits les plus saillans de l’organisation ; le système anatomique de Vicq-d’Azyr, ouvrage que la mort prématurée de l’auteur avait laissé très-incomplet, et dans lequel les faits sont exposés d’après des classes du règne animal, et ne sont, pour la plupart, que compilés d’autres auteurs, étaient restés bien loin du but. Cuvier seul venait de l’atteindre glorieusement. Aussi l’ouvrage des Leçons d’anatomie comparée fut-il désigné par le jury des prix décennaux