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VIES DES POÈTES PROVENÇAUX


M. Paul Meyer a justement remarqué que les deux rédactions en prose’(A et B) publiées par lui dérivent, indépendamment l’une de l’autre, d’un même remaniement antérieur, en prose également, de l’œuvre originale, qui était en vers. Il faut maintenant ajouter que A est une copie pure et simple, B un abrégé enrichi çà et là d’éclaircissements et comme de gloses, du remaniement en question, ce qui revient à dire que le rapport de A à B n’est pas exactement tel que M. Meyer se le représentait, lorsque, constatant les différences de ces deux rédactions, il ajoutait « qu’elles s’expliquent très bien par le fait de deux rédacteurs modifiant à leur gré certaines parties du même texte en prose. » A n’a rien modifié ; c’est B seul qui, en abrégeant le récit, a cherché à le rendre plus intelligible et plus conséquent avec lui-même (1).

Le remaniement dont A est la copie fait partie d’un ouvrage de Jean de Nostredame conservé en manuscrit à la Bibliothèque de Carpentras, sous le n° 522 (nouveau 537) et qui a pour titre : « So que s’es pogut rcculliir dels comtes de Prouvcnsa et de Forcalquier. » Il y occupe les folios 3 à 12. Cest certainement sur ce manuscrit que A a été traduit. C’est aussi de ce manuscrit que provient directement l’abrégé B, et non de la copie A, ou, ce qu’il importe le plus d’établir, d’une autre source que celle de A. Tout cela résulte avec, évidence de ce qui va être exposé.

Nous avons à démontrer :

1° Que le ms. 522 [n° 537 du nouveau classement] de Carpentras (So que. s’es pogut) est l’œuvre de Jean de Nostredame.

(1) « Ces deux rédactions se trouvent, rime et l’autre, comme l’a déjà dit M. Paul Meyer. dans un recueil de pièces diverses conservé à la Bibliothèque de Carpentras. sons le n° 11 des Additions aux mss. de Pciresc. et qui provient des Chasteuil-Gallaup. C’est de l’une d’elles" par conséquent, et non pas d’un autre manuscrit de la même histoire, comme l’a cru M. Paul Meyer (Romania. I. 55) que le P. Lelong signale l’existence chez Pierre de Gallaup, sieur de Chasteuil. Cf. mes Notes sur quelques manuscrits perdus ou égarés, p. 84. n. 2. J’ajouterai ici que, dans le même recueil de Miscellanées, on trouve aussi, à part de A et d’un© autre, la copie de toute la partie de So que s’es pogut qui précède immédiatement Tersin. C’est le fragment qui figure dans le catalogue de Lambert sous la rubrique : « Donation de la Provence à Théodebert, roï de Metz, par Amalasonthe, mère et tutrice d’Atalaric. l’an 530, etc. », comme une « chronique en vieux provençal ou roman catalan.

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