LX.
Vn Empereur naistra pres d’Italie,
Qui à l’Empire sera vendu bien cher :
Diront auec quels gens il se ralie,
Qu’on trouuera moins prince que boucher.
LXI.
La republique miserable infelice
Sera vastee du nouueau magistrat :
Leur grand amas de l’exil malefice
Fera Sueue rauir leur grand contract.
LXII.
La grande perte, las ! que feront les lettres,
Auant le ciel[1] de Latona parfaict :
Feu grand déluge plus par ignares sceptres[2],
Que de long siecle ne se verra refaict.
LXIII.
Les fleurs passees diminue le monde,
Long temps la paix terres inhabitees :
Seur marchera par ciel, terre, mer & onde,
Puis de nouueau les guerres suscitees.
LXIV.
De nuict Soleil penseront auois[3] veu.
Quand le pourceau demy homme on verra :
Bruit chant, bataille au ciel batre apperceu,
Et bestes brutes à parler lon[4] orra.
LXV.
Enfant sans mains iamais veu si grand foudre,
L’enfant Royal au ieu d’œsteuf[5] blessé :
Au puy brises fulgures allant mouldre,
Trois souz les chaines par le milieu troussés.