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A L’INVICTISSIME,
TRES-PUISSANT ET TRES-CHRESTIEN
HENRY ROY DE FRANCE SECOND :
MICHEL NOSTRADAMUS
TRES-HUMBLE, ET TRES-OBEYSSANT SERUITEUR ET SUBJECT,
VICTOIRE ET FELICITE[1].

2 Povr icelle souueraine obseruation qui i’ay eu, ô Tres-Chrestien & tres-victorieux Roy, depuis que ma face estant long temps obnubilee se presente au deuant de la deité de vostre maiesté immesuree, depuis en ça i’ay esté perpetuellement esblouy, ne desistant d’honorer & dignement venerer iceluy iour que premierement deuant icelle ie me presentay, comme à vne singuliere maiesté tant humaine. 3 Or cherchant quelque occasion par laquelle ie peusse manifester le bon cœur & franc courage, que moyênant iceluy mon pouuoir eusse faict ample extension de cognoissance enuers vostre serenissime maiesté. 4 Or voyant que par effets le declairer ne m’estoit possible, ioint auec mon singulier desir de ma tant longue obtenebration & obscurité, estre subitement esclarcie & transportee au deuant de la face du souuerain œil, & du premier monarque de l’vniuers, 5 tellement que i’ay esté en doute longuement à qui ie viendrois consacrer ces trois Centuries du restant de mes Propheties, paracheuant la milliade[2] 6 & apres auoir longuement cogité d’vne temeraire audace, ay prins mô addresse enuers vostre maiesté, n’estant pour cela estonne, comme raconte, le[3] grauissime

  1. La division, par paragraphes numérotés, de l’Épître à Henry second, n’existe pas dans les éditions-princeps de Pierre ni de Benoist Rigaud.
  2. C’est-à-dire : mille quatrains, répartis en dix Centuries.
  3. Variante : comme raconte le.