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La Tache hyptalmique


— Qu’est ce qu’il a ce mur ?

J’ai haussé le regard et j’ai regardé. Il n’y avait rien. Le mur était lisse, froid et totalement blanc. En haut seulement, près du toit, il était obscurci par le manque de lumière.

Une autre fois, il leva les yeux et les maintint un moment immobiles, et bien ouverts, comme lorsque l’on désire dire quelque chose que l’on se refuse à exprimer.

— Mmm.. mur ? — finit-il par prononcer.

C’est cela. Maladresse et somnambulisme des idées, quand c’est possible.

— Ce n’est rien — ai-je répondu — c’est la tache hyptalmique.

— La tache ?

— … hyptalmique. La tache hyptalmique. C’est ma chambre à coucher. Ma femme dormait de ce côté…. Quel mal de tête ! Bon. Nous étions mariés depuis sept mois, et elle est morte avant hier. Ce n’est pas cela ? C’est la tache hyptalmique. Une nuit, ma femme s’est réveillée en sursaut.

— Qu’est ce que tu dis ? — demandais-je inquiet.

— Quel rêve étrange ! me répondit-elle, presque angoissée.

— Qu’est ce que c’était ?

— Je ne le sais pas non plus.. je sais que c’était un drame.. une histoire de drame… quelque chose obscur et profond… quel dommage !

— Essaye de te souvenir, bon Dieu ! lui-demandais je avec insistance, vivement intéressé. Vous me connaissez comme un homme de théâtre…

Ma femme fit un effort.

— Je ne peux pas… Je ne me souviens plus que du titre : la tache télé.. hypo… hyptalmique ! et un mouchoir blanc noué sur le visage.

— Quoi…

— un mouchoir blanc sur le visage… la tache hyptalmique.