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CHAPITRE SEPTIÈME.
Interdiction des Cimetières chrétiens.

Durant tout le second siècle, il n’est fait aucune mention d’aucun édit, d’aucune vexation contre les funérailles ou les cimetières des Chrétiens. Pour la première fois, au commencement du troisième siècle, éclatèrent des tumultes contre les sépultures chrétiennes. Ce fut à Carthage, en 203, que le premier fait de ce genre se produisit. Les païens criaient avec fureur : Areæ non sint ! Plus de cimetières ![1]. Ce ne fut pourtant pas encore l'occasion d’aucune mesure contre les cimetières ; mais ce fut une première explosion de haine qui devait avoir des suites.

Le droit des Chrétiens subsista donc encore intact malgré ces clameurs. Bien plus, Alexandre Sévère (222-235) le leur reconnut légalement, l’étendit même à leurs réunions dans les maisons des frères[2], et la liberté de l’Eglise fut respectée au moins jusqu’à Dèce.

Ce fut peut-être cet empereur cruel, qui le premier porta atteinte au droit de réunion dans les

  1. En Afrique, le mot area était devenu synonyme de cimetière.
  2. C’était le nom donné aux églises extérieures, qui étaient des propriétés privées.