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en paix. Amen. On croit entendre comme un écho prolongé de la réponse liturgique des fidèles à la dernière prière du prêtre, que nous venons de rappeler. Comment ne pas y reconnaître aussi la sainte origine de nos propres cérémonies d’aujourd’hui ?

Pour les martyrs, leurs tombeaux étaient glorieux ; c’était en triomphe qu’on les transportait à leur place d’honneur ; c’était sur la propre pierre de leur sépulcre qu’on offrait le Saint Sacrifice, parce qu’ils avaient donné leur sang et leur vie pour la loi. Aussi bien, les sépultures des martyrs les plus célèbres devinrent le centre de prières ferventes, et le lieu de fréquents pèlerinages. On y fêtait chaque année la mémoire sacrée, non pas de leur mort, mais de leur natalis[1], de leur naissance à la vie éternelle. Ces solennités dans les Catacombes commencèrent dès les premiers temps, pour ne plus finir qu’avec la translation des reliques des saints dans les églises de la Ville, où leur culte fut depuis lors pareillement célébré.

Tons ces rites sacrés, toutes ces réunions pieuses aux Catacombes, durant près de deux siècles, ne furent point l’objet de proscription légale, ni de troubles continuels de la part des païens, abrités qu’ils étaient sous la coutume des collègues funéraires. Personne ne s’étonnait que les Chrétiens tinssent des réunions aux tombeaux de leurs Sociétaires, pour y festoyer, pensait-on, et pour s’y réjouir en leur honneur, selon la coutume païenne.

  1. Natalis dis, jour d ela naissance.