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tude de chambres, ménagées d’intervalles en intervalles, pour cette célébration des saints mystères, et pour les prières et psalmodies des familles, auprès des sépulcres des morts ; et pourquoi aussi nous avons vu le pape Saint Fabien ordonner à ses diacres de faire élever de nombreux édifices dans les cimetières. Ces édifices, que l’on appelait de divers noms, exhedra, cellæ memoriæ[1], étaient de petites dimensions, suffisants pour contenir le clergé, et ouverts sur le front, afin que les fidèles groupés dans l’area pussent voir et suivre les cérémonies du sacrifice.

Après le sacrifice et avant que le corps fût déposé dans le sépulcre, des prières liturgiques étaient récitées, des psaumes et des hymnes étaient chantés ; le prêtre, en terminant, ajoutait ce souhait sublime : À celui que le bon Pasteur a rapporté sur ses épaules dans le bercail du roi éternel, que Dieu daigne accorder la joie perpétuelle et la compagnie des Saints. L’assemblée répondait par le dernier adieu chrétien, le salut du solennel In pace. Amen.

Ces rites nous expliquent pourquoi les Chrétiens aimaient tant à peindre l’image du bon Pasteur dans les Catacombes, et pourquoi nous lisons, sur une pierre sépulcrale de la crypte de Saint-Eusèbe, ces mots : IN PACE SPIRITVS SILVANI AMEN ; Que l’esprit de Sylvain repose

  1. Exhedra, salle de réunion en forme d’hémicycle ; Cella memoriæ, chapelle de tombeau.