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matiques devant les sépulcres, pour symboliser la lumière indéfectible de l’éternel séjour des âmes bienheureuses.

La piété des fidèles ne se bornait point à ce culte extérieur, car la sépulture des Chrétiens n’était pas un acte privé, mais un rite religieux et sacré. L’un des prêtres du titulus, ou paroisse du défunt, présidait aux obsèques. La cérémonie s’accomplissait la nuit ; c’était la loi, parce que les païens avaient cette prévention que l’enlèvement du cadavre, sous les rayons du soleil, souillerait cette lumière pure de l’une de leurs divinités. De là l’usage nécessaire des cierges et des flambeaux que tenaient en leurs mains les parents et les amis qui accompagnaient la dépouille du défunt[1].

Le saint sacrifice, l’oblation pour le repos[2], comme on l’appelait alors, était offert, dans la crypte même, auprès du sépulcre, si le cortège était peu nombreux et se réduisait aux plus proches parents ; au contraire, il se célébrait dans le monument élevé au-dessus de terre si les fidèles étaient réunis en grand nombre. On le renouvelait au troisième, au septième, au quarantième jour après la déposition, et au moins au jour anniversaire, qui était le plus solennel. C’est pourquoi nous trouvons dans les Catacombes une multi-

  1. Après la paix, on fit les funérailles de jour, mais on garda l’usage des cierges et des flambeaux, qui n’est transmis jusqu’à nous.
  2. Oblatio pro dormitione. C’est notre messe de requiem.