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mises sous la sauvegarde de la loi, ce lieu ne sortait plus du nom de la famille.

C’est pourquoi, tout à l’origine, dès le temps des apôtres, les riches familles qui avaient embrassé la foi et consacré leurs biens au service de leurs frères créèrent ainsi pour elles-mêmes, pour leurs clients, pour leurs amis, et même pour les étrangers qu’elles voudraient admettre au même bénéfice, des areæ funéraires, qui devinrent dans la suite les centres de ces cimetières célèbres, que nous appelons aujourd’hui les Catacombes, et qui portent encore le nom de leurs nobles propriétaires.

Tels sont parmi les plus anciens de ces monuments, la Crypte[1] de Lucine, qui vivait probablement aux temps apostoliques ; le cimetière de Flavia Domitilla, nièce de Vespasien, et celui de Prétextât, du temps d’Adrien, pour ne parler que de ceux qui étaient dans la région du cimetière de Calliste.

Les Chrétiens furent aussi favorisés, dans la formation de leurs cimetières, par une autre coutume romaine, celle des sociétés funéraires.

Tout le monde ne pouvait pas se donner des sépultures privées, comme les riches ; les pauvres devaient pourvoir à leurs funérailles par d’autres moyens. Ils se constituaient pour cela en sociétés funéraires, sous des dénominations diverses ; et, par des collectes, ils pourvoyaient à l’acquisition

  1. Crypte, excavation souterraine pour les sépultures.