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CHAPITRE CINQUIÈME.
Commencements des Cimetières Chrétiens.

Tous les peuples se sont fait un devoir pieux d’ensevelir les morts avec honneur, et d’environner leurs tombes d’un religieux respect. Comment les Chrétiens, qui ne voyaient dans le tombeau qu’un lieu de dépôt pour la dépouille mortelle de leurs frères, destinée à une résurrection glorieuse, ne se seraient-ils point préoccupés de la sépulture de leurs morts, et surtout de leurs glorieux martyrs ? Ce fut au contraire un de leurs premiers soucis. Ils ne pouvaient laisser les corps des saints en contact avec ceux des infidèles, ni exposés à être souillés par des rites idolâtriques et superstitieux. Ils durent chercher à créer des sépultures séparées, saintes, pures, communes à tous les frères, accessibles à eux seuls. Heureusement la loi romaine et les coutumes funéraires favorisaient leurs vœux.

La loi considérait les tombeaux comme chose religieuse. On ne pouvait ni les vendre, ni les confisquer, encore moins les violer. La loi laissait à chacun la pleine liberté de pourvoir à la sépulture des siens. Les parents et même les amis des condamnés aux derniers supplices pouvaient réclamer leurs corps et leur rendre les honneurs funèbres à leur gré. Nulle restriction n’était mise