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entretenaient le clergé, pourvoyaient aux sépultures, tenaient les archives et en particulier les Actes des Martyrs. Et toutes ces choses étaient connues à la Préfecture de Rome. Mais il s’agissait d’administration de biens particuliers, et ce droit n’était pas contesté.

Voilà pourquoi les Chrétiens, moyennant une prudence nécessaire, parce que leurs personnes se trouvaient sous le coup de la loi, n’avaient pas recours aux Catacombes pour se réunir et pour prier, si ce n’est, comme nous le dirons, dans un but privé et pour honorer leurs martyrs. Ce ne fut que plus tard qu’ils furent inquiétés au sujet de droits qu’on leur avait au moins tolérés auparavant.

Mais, quand des vexations nouvelles leur furent intentées, dès les jours de Dèce et de Valérien, les Catacombes devinrent souvent un refuge et un asile, principalement pour le clergé plus poursuivi que les fidèles ; elles se trouvèrent alors d’un secours immense pour l’Église. Toutefois le secours eût été bien impuissant, si la tempête avait duré. Mais grâce à Dieu, l’orage passa vite, et désormais l’Église n’eut plus à se cacher.

Telle était donc la condition sociale de l’Eglise aux premiers siècles, état trop peu connu d’un grand nombre de chrétiens de nos jours, qui assimilent facilement l’Église aux sociétés secrètes, végétant d’abord dans les ténèbres, pour ne se montrer au grand jour que quand elles possèdent le pouvoir.