Page:Nortet - Les catacombes romaines, cimetière de Saint-Calliste, 1903.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suspendues sur leurs têtes, jamais abrogées, mais au contraire plusieurs fois renouvelées.

On sait les conséquences de ces lois cruelles et tyranniques.

Néanmoins la persécution ne fut pas toujours à l’état aigu ; il y eut même, à diverses époques, de longs jours de calme et de tolérance. Alors les magistrats fermaient les yeux et ne cédaient qu’aux clameurs populaires, ou à la haine de vils accusateurs, qui les forçaient d’appliquer la loi.

Ainsi l’Église vivait, se développait, s’accroissait, dans la crainte et l’anxiété sans doute, mais non dans les ténèbres toutefois, ni dans un secret perpétuel et absolu. Aussi bien, comment les Chrétiens auraient-ils pu se multiplier, dans l’obscurité des Catacombes, au point, qu’après deux siècles à peine d’existence, Tertullien ne craignait pas d’affirmer aux magistrats que s’ils se décidaient à émigrer, l’Empire deviendrait un désert ?

Ce n’est point du reste une simple hyperbole oratoire ; mais les faits sont là indéniables.

Ainsi, selon le Liber Pontificalis, Saint Évariste, sixième successeur de Saint Pierre, en l’an 110, répartissait les titres, ou paroisses de la ville, entre ses prêtres et leur assignait sept diacres pour les seconder dans l’administration temporelle. On ne dit pas le nombre des paroisses, mais on indique assez qu’elles se sont déjà multipliées et demandent une organisation puissante.

Un siècle plus tard, Saint Fabien, vers 240, se voit obligé de prendre des dispositions nouvelles,