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secte juive, leur laissait la même liberté que la loi romaine accordait aux Juifs depuis Auguste[1].

Les Chrétiens, pendant trente ans, bénéficièrent de cette confusion ; et, à l’ombre de la loi, favorisés d’ailleurs par le droit des familles, ils purent tenir des réunions privées, sans exciter la jalousie des païens.

Ce furent les Juifs non convertis qui vinrent troubler la sécurité des fidèles.

Ils ne pouvaient voir sans haine la religion de Jésus crucifié, leur opprobre, s’étendre en quelque sorte sous leurs auspices, et prospérer. Partout ils se mirent à dénoncer les Chrétiens comme n'étant point leurs frères, mais une secte nouvelle dont la loi romaine n’avait point autorisé l'existence.

Comme à Rome aucune religion n’était licite, si elle n’était reconnue par la loi, le gouvernement impérial se voyait mis en demeure, pour apaiser les clameurs des Juifs, ou d’autoriser la nouvelle religion des Chrétiens, ou de la déclarer contraire aux lois et de la persécuter.

L’incendie de Rome arrivé à ce moment détermina et précipita la décision. Néron, pour détourner les soupçons qui s’attachaient à lui, fit retomber sur les Chrétiens l’imputation du crime d’incendie. Il suscita contre eux la fureur du peuple ; il poursuivit leur culte et édicta ces premières lois de persécution, qui, durant trois siècles, demeurèrent

  1. Auguste, par un édit. avait accordé l’existence légale à la Religion Judaïque.