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CHAPITRE QUATRIÈME.
Condition sociale de l’Église aux premiers siècles.

Après la géologie, interrogeons l’histoire.

L’Église, en s’élevant et en grandissant au milieu des Juifs et des païens, n’affecta point de rompre avec la société qui l’entourait. Il semble au contraire qu’elle se soit appliquée à contredire le moins possible les lois, les usages, les mœurs de ces nations. Elle n’hésita même point à se les approprier en tout ce qui n’était pas contraire à la loi de Dieu, ni repoussé par la conscience des fidèles. C’était la règle donnée par le grand apôtre des Gentils, ce fut la loi de l’Église chez tous les peuples, dans tous les âges.

Si donc l’Église, dès le début de la prédication de l’Évangile, rencontre à Jérusalem des haines et des persécutions dont on connaît la cause, elle ne trouve point d’obstacles parmi les nations. À Rome même, elle se recrute librement non seulement parmi les Juifs, mais parmi les païens de toutes les classes de la société, même dans les plus nobles familles et jusque dans la maison de César[1]. Personne ne songeait à entraver cet essor. Le gouvernement impérial, qui ne voyait dans les Chrétiens qu’une

  1. Ép. aux Philipp. IV, 22.