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En un mot, les vieilles carrières romaines devenues l’asile des Chrétiens, seraient le berceau de l’Église.

Est-ce vrai ? Est-ce possible ?

Ni l’histoire, ni les monuments, ni les lieux ne se prêtent à cette théorie longtemps acceptée. Elle est ingénieuse sans doute ; elle ne manque pas de poésie, ni même d’une certaine vraisemblance ; mais elle est fort loin de la vérité. La science, en nos jours, a éclairé le problème, et pas un point de la véritable origine des Catacombes n’est resté dans l’ombre ou dans l’incertitude.

Non, les Catacombes ne sont pas d’anciennes carrières romaines. La nature du sol, le mode d’excavation de leurs étroites galeries nous le montrent jusqu’à l’évidence.

Non, les Catacombes n’étaient point des cimetières cachés, ni l’asile secret des assemblées religieuses, ni partant le berceau de l’Église. L’Église a grandi et vécu au grand jour, malgré les persécutions ; toute l’histoire des premiers siècles en fait foi.

Les Catacombes étaient des lieux de sépultures légalement constitués et parfaitement connus de l’autorité.

On y accomplit sans doute des cérémonies religieuses ; on y célébra souvent les saints mystères, sur les corps, ou auprès des corps des martyrs ; on y tint des réunions secrètes et l’on s’en servit quelquefois comme de refuges, surtout aux moments les plus douloureux des persécutions ; mais tous ces actes ne constituaient pas la vie ordinaire et com-