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de κατὰ et de cubo[1], ce qui serait conforme à la signification de cæmeterium ?[2]

J’incline fort vers cette dernière interprétation, je l’avoue, et dans ce cas ce serait le cimetière qui aurait transmis à la vallée et à la région qui l’avoisine la dénomination ad catacumbas, et non point le cimetière qui l’aurait reçu de la vallée.

Toujours est-il que de nos jours le sens du mot catacombe est fixé ; il signifie ces lieux souterrains où les premiers chrétiens donnaient la sépulture à leurs frères, sans distinction de rang, ni de condition, si ce n’est pour les martyrs, dont la tombe était toujours entourée d’honneur et l’objet d’un culte religieux. Et non seulement à Rome, mais à Naples, à Malte, en Sicile, en Égypte, à Paris, en tous les lieux où l’on a trouvé des cryptes sépulcrales, nous les appelons des Catacombes. Il n’en fut pas ainsi dans le principe. Ce n’est qu’au neuvième siècle, que pour la première fois, le mot fut pris dans le sens que nous lui donnons aujourd’hui. Aux premiers âges de l’Église, on disait cæmeterium, dormitorium, c’est-à-dire lieu de repos, pour l’ensemble des sépultures, et depositio, lieu de dépôt, pour une sépulture particulière : touchantes appellations qui rappelaient que l’athlète chrétien, dans le sommeil de la tombe, se repose de ses combats en attendant le triomphe de la glorieuse résurrection.

  1. Cubo veut dire être couché pour dormir.
  2. Cæmeterium, cimetière, lieu où l’on dort.