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Les deux autres, d’un style sévère, produisent un effet satisfaisant. Tous trois sont au Cimetière de l’Est.

Planche 16


Le premier de ces tombeaux est celui de C. J. Panckoucke, fondateur du Moniteur universel. Il est en marbre noir ; les ornemens sont en creux. Il a été exécuté par MM. Gillet et Dubuc, marbriers. Le second est celui de madame Watripon, est en marbre blanc. La partie inférieure est venue d’Italie. Son placement et l’ajustement de la partie supérieure sont dus aux soins de M. Grillon, architecte. Le troisième est simplement en pierre. Tous trois sont au Cimetière de l’Est.

Planche 17


Cette colonne, en marbre blanc, est élevée à la mémoire de Caulincourt, duc de Vicence, sur les dessins et sous la direction de M. Detailleur, architecte ; les ornemens sont exécutés par M. Plantar. Sur la pierre horizontale qui couvre l’entrée du caveau, on lit cette inscription : Armand-Auguste-Louis, marquis de Caulincourt, duc de Vicence, général de division, grand écuyer de France sous l’Empereur, grand aigle de la Légion-d’Honneur, chevalier des ordres de Russie, de Saint-André, de Saint-Alexandre Newski, de Saint-Anne de première classe, grand cordon des ordres de Saint-Hubert de Bavière, de la Fidélité de Bade, de la Couronne verte de Saxe, de Saint-Joseph de Wurtzbourg, etc, ancien ministre et ambassadeur extraordinaire près de S. M. l’empereur de toutes les Russies, né le 9 décembre 1773. Ce monument est placé au Cimetière de l’Est.

La pyramide gravée à côté est celle élevée à madame de Montmorency-Luxembourg. Elle est construite en pierre. La croix qui la surmonte, et la grille qui l’entoure, sont en fer fondu. M. Frœlicher en est l’architecte, M. Alary le constructeur. Ce monument se voit au Cimetière du Nord.

Planche 18


Le premier de ces monumens est celui élevé à Dupaty, statuaire. Il est en marbre blanc et exécuté sur les dessins de M. Ménager, architecte. Le buste est de M. Gersant, les ornemens de M. Plantar. Dans l’élévation postérieure, le buste est remplacé par les attributs des beaux-arts. Au dessous on lit la nomenclature des monumens de sculpture qui ont établi la réputation de Dupaty. Le tombeau suivant est celui d’une demoiselle anglaise dont les heureuses dispositions pour les lettres, les sciences et les arts, ont fourni le sujet du bas-relief exécuté à sa mémoire, où l’artiste, M. Guillois, a figuré un Génie entouré des attributs qui le caractérisent. M. Grillon est l’architecte de ce monument, qui est construit en pierre de Château-Landon. Le bas-relief est en marche. Ces deux premiers monumens sont au Cimetière de l’Est. Le troisième a été élevé à la mémoire du maréchal duc de Coigny, gouverneur des Invalides. Il est appliqué sur le premier pilastre à gauche en entrant dans l’église de l’Hôtel royal des Invalides. Les modèles des ornemens ont été sculptés en bois par M. Boichard, sur les dessins de M. Bartholomé, architecte de l’Hôtel, et fondus en bronze et réparés avec beaucoup de talent par M. Feuchère père.

Planche 19


Sur cette première vue du Cimetière de l’Est, prise de l’intérieur de la salle appelée Rond-Point des Peupliers, le premier monument représenté est celui de Gaspard Monge. Comme un des plus importants du cimetière, nous le reproduisons, avec ses détails, planche 52e. Le buste que l’on voit auprès est celui de Béclard, médecin. Viennent ensuite les sépultures des familles Leroy-Pelgas ; Poreet, négociant, sur laquelle on lit : La mort elle-même ne les sépare pas ; Armand, Déal ; le buste de Pinel et la pyramide en marbre noir du baron Percy, tous deux médecins ; enfin la sépulture de la famille Trubert, placée dans la partie supérieure à droite du spectateur.

Planche 20


Dans son Atlas des Monumens de la France, publié par Desray en 1825, M. Lenoir dit de cette chapelle :

« La chapelle sépulcrale d’Héloïse et d’Abeilard, que nous avons fait construire avec les débris du cloître du Paraclet, peut donner une idée du premier style de l’architecture dite gothique, telle qu’elle fut pratiquée aux premières époques de son introduction en France. On peut remarquer que la forme ogive des coûtes est plus aplatie et dessine moins l’œuf que sous le règne de saint Louis, époque où ce genre d’architecture fut perfectionné.

Dans le milieu de cette chapelle on voit le tombeau d’Abeilard, qu’avait fait élever à son ami, dans l’église de Saint-Marcel, près de Châlons-sur-Saône, Pierre-le-Vénérable, abbé de Cluny. Abeilard y est sculpté couché, la tête faiblement inclinés sur un oreiller que soutiennent deux petits anges. Il a les mains jointes, il est vêtu en religieux ; à ses pieds est un chien. La statue, aussi couchée, d’Héloïse vêtue de l’habit de veuve qu’on portait alors dans les cloîtres, est placée à côté de celle d’Abeilard. Les bas-reliefs du sarcophage représentent les pères de l’Eglise et une cérémonie religieuse. »

Le même auteur, dans sa Description historique et chronologique des Monumens de sculpture réunis au Musée des Petits-Augustins, nous apprend que la statue d’Héloïse est une figure de femme sculptée dans le siècle où vivait l’héroïne, que le masque des têtes des deux amans sont dus au ciseau de M. Deseine, qui a eu en main, pour se guider dans le caractère à leur donner, des plâtres pris sur leurs ossemens même, au moment de l’arrivée à Paris, le 3 floréal an VIII, des deux cercueils qui les renfermaient.

Depuis la suppression du Musée des Petits-Augustins, vers 1816, ce monument précieux a été transporté au Cimetière de l’Est, où il a été très-bien restauré par les soins et sous la direction de M. Godde, architecte.