L’année même de cette translation mourut M. Rondelet, l’ami, le digne élève de Soufflot, celui qui, par une étude particulière de la force respective des matériaux, et une science parfaite de construction, sut consolider, sauver peut-être d’une destruction complète l’œuvre par excellence de son maître. On sait que le Panthéon, bâti sur un terrain mobile, au dessus de carrières déjà exploitées, éprouva un tassement inégal qui donna les inquiétudes les plus graves pour la coupole, et qu’il ne fallut rien moins que le talent de M. Roudelet pour remédier à tems au mal déjà fait, et prévenir celui qui serait certainement arrivé plus tard. Ces titres à la reconnaissance publique auraient pu valoir à feu M. Rondelet l’honneur d’être enterré auprès de Soufflot dans l’église témoin de leur commune gloire ; espérons que cette justice n’aura été que tardive.
Les élèves de l’Ecole Polytechnique ont fait élever ce monument à Gaspard Monge, leur ancien professeur, au moyen d’une souscription ouverte par eux. Ils en ont confié l’exécution à M. Clochard, architecte, qui, dans le style qu’il lui a donné, a cherché à rappeler que Monde avait fait partie de cet Institut d’Egypte dont les travaux scientifiques ont été si riches en résultats. Sur l’élévation postérieure est la date de l’érection du monument : M. D. CCC. XX., et, sur le pavé de la chambre sépulcrale : Ci-gît Gaspard Monge, comte de Pelos, né à Beaune, département de la Côte-d’Or, le 10 mai 1746, membre de l’Institut, ancien membre de l’Académie des Sciences, grand-officier de la Légion-d’Honneur, ancien sénateur et professeur de l’Ecole Polytechnique, mort à Paris le 28 juillet 1818. Ce monument est au Cimetière de l’Est.
De ces trois monumens, tirés du Cimetière de l’Est, celui de M. J. Hurtault, architecte, est seul en marbre. Il passe pour avoir été élevé sur les propres dessins de cet homme qui a laissé un nom honorable dans les arts. Ceux du marquis de Clermont Gallerande et du marquis de Vernon, pour être en pierre, n’en sont pas moins recommandables. Ce dernier a été exécuté par M. Vaudoyer père. Il n’a coûté que 690 francs.
Le premier de ces trois monumens rappelle le style grec, les deux autres le style égyptien. Ils se font remarquer par une très-belle exécution, et l’on regrette que celui élevé à Descostils soit d’une petite proportion ; sur une échelle beaucoup plus grande, il eût produit infiniment plus d’effet. Les deux premiers sont au Cimetière de l’Est, le troisième au Cimetière du Sud.
Ce monument, élevé à la mémoire de madame la comtesse de Grancey, dans le parc de Fresnes en Tardenois, a été exécuté sur les dessins de M. Saint-père fils, architecte, par M. Corbel, marbrier à Paris, et dans ses ateliers. Il est en pierre de Tonnerre, excepté le médaillon et les armes de la famille, sculptés sur les deux faces principales, qui sont en marbre. Il a coûté 6,000 francs, plus 600 francs environ en frais de transport.
Trois hommes de talent ont coopté à l’exécution de ce beau monument ; MM. Achille Leclere, architecte ; David, statuaire, tous deux membres de l’Institut, et M. Corbel, marbrier. Un sarcophage en marbre noir, élevé sur un socle en marbre blanc servant de soubassement, renferme les restes de Bonchamp. La figure du général vendéen, placée sur ce monument, est représenté au moment où, blessé et près d’expirer, il crie aux siens : Grâce aux prisonniers ! Elle est pleine de mouvement et du plus beau caractère ; son expression est sublime comme les paroles qu’elle est censée prononcée. Les figures de la Religion et de la France chrétienne sont du plus beau style, et achèvent de donner à ce monument, qui est placé dans l’église de Saint-Florent, sur les bords de la Loire, un caractère grandiose, digne de sa destination.
Des trois tombeaux gravés sur cette planche, deux ont été composés par M. Vaudoyer père, architecte : ceux de M. Léon Dufourny et de madame Rouchot. Le troisième, consacré à M. J. Sallandrouze, est exécuté sur les dessins de M. Saint-Ange Delhamayde, architecte. Le premier devait être élevé au Cimetière de l’Est, en face de celui de M. Brongniart, où reposent les restes du savant professeur, mais la mort du neveu, héritier de L. Dufourny, empêcha l’exécution de ce projet. Nous nous trouvons heureux d’avoir réparé autant qu’il était en nous de le faire, par la publication de ce dessin, l’espèce d’oubli dans lequel semble rester la tombe d’un homme qui a tant de droits à l’estime et à la reconnaissance des artistes, et particulièrement des architectes formés à son école. La tombe de madame Rouchot se voit au Cimetière du Sud ; celle de M. J. Sallandrouze, au Cimetière de l’Est. Ce dernier monument est tout en marbre. Le lierre qui enlace les deux urnes sculptées au dessous de la tablette destinée à rappeler les personnages enterrés dans les deux tombes placées en avant, est un emblème ingénieux, et les attributs des sciences, des arts, des manufactures et du commerce, figurés sur le soubassement de cette espèce de pierre tumulaire, disent bien quels furent les travaux et les fonctions qui remplirent la vie du défunt. Ces sculptures sont de M. Plantar ; c’est en faire l’éloge. Ce monument est au Cimetière de l’Est.
La sépulture de la famille Perrégaux est une des plus importantes du Cimetière de l’Est, par son aspect majestueux, la belle disposition de son plan et la pureté de ses formes architecturales. Sa conception fait honneur à M. Blanchon, architecte, et sa construction à M. Schwind, entrepreneur. Les différens plans, coupes, élévations que nous en donnons, suffisant à sa parfaite