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même de la mort de son mari, le 15 février 1820. Il est entièrement en marbre blanc veiné, et disposé de manière à pouvoir réunir un jour le cœur des deux époux. Celui du prince a été placé intérieurement à la hauteur de l'inscription. Les habits que portait le duc le jour où il a été assassiné, sont renfermés dans un coffre en chêne qui a été déposé dans le caveaux souterrain. Les artistes qui ont coopéré à l'exécution de ce monument, sont MM. Frœlicher pour l’architecture, Rutxhiel pour la figure de saint Charles, Boichard pour les ornemens. La grille, dont les compartimens sont formés de palmes, et offrent au centre les chiffres de Charles et de Caroline, devait être en fer fondu ; le modèle en bois en a été fait sur les dessins de M. Feuchère.



Planche 38


Des cinq tombeaux réunis sur cette planche, le premier est celui d’un jeune enfant. Il est d’une très-petite proportion, et seulement en pierre, à l’exception des tables portant des inscriptions, qui sont en marbre ; mais son exécution soignée fait honneur à M. Plantar, qui l’a exécuté sur les dessins de M. Charpentier, architecte. Celui du général E. F. Dumas est également en pierre : il se voit au Cimetière du Sud. Les trois autres sont en marbre blanc, et placés au Cimetière de l’Est. L’un d’eux est élevé sur la tombe de mademoiselle Elfride Clarke, fille du général dont nous avons donné le monument, planche 36. Une inscription, soutenue par une guirlande de fleurs, indique que sa mère lui fit élever ce monument. Une inscription semblable, placée sur l’élévation postérieure, donne la date de la naissance et de la mort de cette fille chérie.



Planche 39


La conception du monument à madame Demidoff, née baronne de Strogonoff, appartient à M. Jaunet, architecte, et elle n’est assurément pas pour lui un titre de gloire. Le sarcophage est une imitation de l’antique. Exécuté à Carrare même, d’où il a été transporté au Cimetière de l’Est, ce monument est tout en marbre blanc. S’il a l’avantage d’attirer tous les regards par l’importance de sa masse, la richesse de sa matière, sa belle exposition, les artistes le prisent peu ; on peut dire même qu’ils ne lui reconnaissent aucun mérite, et déplorent que de si beaux matériaux aient été si mal employés. Il n’a d’intérêt à nos yeux que par les difficultés qu’il fallut surmonter pour l’établir et le consolider sur un terrain peu propre à la bâtisse. Les plans et coupes que nous en donnons, indiqueront aux constructeurs la nature et l’importance des travaux qu’il fallut faire à cette occasion, et la part de mérite qui revient à MM. Chatillon, architecte, et Schwind, qui a exécuté les travaux.



Planche 40


L’irrégularité du terrain du Cimetière de l’Est, a donné moyen à M. Lecointe, architecte, de réunir, dans un seul et même monument, et cependant d’une manière très-distincte, deux sépultures : celle de M. Achille Vigier et celle du général Frère. La construction de ce monument a été confiée à M. Schwind, et la sculpture à feu M. Thierry. Sur l’une des tables qui décorent l’élévation principale, la deuxième à droite, est cette inscription : Ici repose dame Achille Vigier, Louise-Sophie-Agathe, fille du lieutenant-général Frère, née à Paris, le 24 avril 1803, décédée à Livourne, le 5 mai 1828.


Planche 41


Le premier de ces monumens, celui de Pierre Lambert, chanoine d’Angoulême, est en marbre blanc, et décoré de sculptures d’une belle forme et d’une bonne exécution. Le second a été élevé sur les dessins de M. Debret, architecte, par M. Schwind. La grille est en fer fondu. L’ensemble de ce monument produit un heureux effet. Le troisième est une copie, en marbre blanc, exécutée d’après un monument grec. Tous trois sont placés au Cimetière de l’Est.



Planche 42


Des six monumens gravés sur cette planche, un seul est en marbre ; c’est celui de M. L. Delabrierre. Il est placé au Cimetière du Sud. Ceux de Claire Hurtault et Léon Lebas sont tirés du Cimetière du Nord. Le tombeau de mademoiselle Le Sueur est décoré d’une lyre d’une proportion un peu forte, mais bien sculptée. Celui du baron Jaquet a été exécuté sur les dessins de M. Debret, architecte, par M. Schwind. Le plus considérable des six est celui de la famille Saint-Jorre. Il paraît avoir pris faveur, car MM. Capellero et Maillochon l’ont déjà reproduit plus d’une fois au Cimetière de l’Est, d’où ces trois derniers monumens sont tirés.



Planche 43


Les deux monumens qui occupent le premier plan de cette seconde vue pittoresque du Cimetière de l’Est, sont ceux qui renferment les restes des deux hommes dont la France doit peut-être le plus s’enorgueillir d’avoir vu naître, Molière et La Fontaine. Tous deux ont été creusés dans la masse, tous deux ont été décorés par le même artiste, feu M. Feuchère père ; tous deux ont été retirés en 1827 du Musée des Monumens français, pour être offerts à la vénération publique dans le Cimetière de prédilection, et par les soins de M. Chabrol de Volvic, préfet du département de la Seine. Celui de Molière est d’une grande simplicité ; quatre pilastres soutiennent le sarcophage en pierre dans lequel sont renfermés les ossemens du célèbre auteur comique. Celui de La Fontaine est un sarcophage, en pierre élevé sur un socle en marbre noir, que deux bas-reliefs décorent. L’un représente la fable du Loup et l’Agneau, l’autre le Loup et la Cigogne. Ces deux bas-reliefs en bronze, ainsi que la figure du renard qui surmonte le sarcophage, font honneur à feu M. Feuchère, dont le talent a trouvé un digne héritier, dans son fils, aujourd’hui notre plus habile bronzier. Sur le troisième plan est le tombeau de Louis Sarart, dont le buste est en bronze ; plus loin celui de N. Rambourg. La colonne, d’ordre corinthien, est