Page:Normand - Les Moineaux francs.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et le bon Salomon se mit, tout en rêvant,
À suivre l’entretien que lui portait le vent.

Le moineau citadin disait à sa compagne,

Humble pierrette de campagne :

« Je t’aime, tu le sais !… depuis au moins trois jours !

Pitié pour de telles amours ! »

Elle lui résistait, jouait à la coquette,

Ni plus ni moins qu’une alouette,
Lui donnait cent mille raisons,
Voletait, faisait des façons.

Lui, frémissant d’amour, les ailes étendues :

« Je t’aime ! aime-moi !… Je saurai

Avoir toujours pour toi, cher trésor adoré,

Les tendresses qui te sont dues.

Si le dieu d’Israël bénit notre union

En nous donnant l’espoir d’une famille,

Tu verras quel talent et quelle attention
J’aurai pour te bâtir un nid dans la charmille !