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Le lent balancement des arbres devant soi.

La chambre vous attend là-haut, proprette et blanche.
Du temps que l'on était lycéen, le dimanche,
On y venait jeter la tunique en drap noir,
Le képi galonné, pour courir jusqu’au soir
À travers la pelouse et sur les plates-bandes
Comme un chat échappé dansant des sarabandes.
Aujourd’hui l’homme reste où passait le gamin.
Les souvenirs d’antan vous mènent par la main…
Voici la table étroite où, pris de nonchalances,
On faisait, en grognant, ses devoirs de vacances ;
Voici le grand fauteuil où sur le Thésaurus
On poussait trop souvent des ronflements en us ;
Voici les papillons, aux couleurs toujours belles,
Dans un cadre en bois blanc piqués par ribambelles ;
Enfin, contre le mur, coquette encor, voici
L’humble bibliothèque, où jadis, sans souci
D’éditions princeps, de reliure riche,
On fourrait ses bouquins comme des chiens en niche.