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Les gars, restés dehors pendant l’office, ont mis
À leurs grands chapeaux ronds quelques fleurs du pays
Et se mêlent au flot roulant des robes sombres.
Vers la place, où de vieux tilleuls jettent leurs ombres,
Tout ce monde dévale, en riant, sous le ciel.
Un bout de causerie, un adieu mutuel,
Un serrement de mains jusqu’au prochain dimanche,
Un salut… et l’on part.
Un salut… et l’on part.La longue route blanche
Que bordent les genêts en pleine floraison
Se couvre de points noirs marchant vers l’horizon ;
Deux à deux, trois à trois, par maison, par famille,
On s’en va. Dans huit jours peut-être, cette fille
Qu’au sortir de la messe un garçon reluquait
Reviendra fiancée, en jupon plus coquet,
Et ce vieillard, qui boite et demeure en arrière,
Y reviendra peut-être avant… dans une bière.

Huit jours !… pendant huit jours que de choses se font !
Que de nouveaux venus ! que d’autres qui s’en vont !