Page:Normand - Les Moineaux francs.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Vers un but incertain qui sans cesse nous fuit,
À quoi bon ces efforts sans raison et sans trêve ?
Pourquoi cet éternel et fantastique rêve
De lutteur obstiné s’agitant dans la nuit ?

Homme, quel est pour toi le prix de tant de veilles ?
La récompense offerte à tant d’activité ?
Rien qu’un léger renom grisant ta vanité,
Un murmure flatteur montant à tes oreilles !

Tu marches cependant, luttant, luttant toujours,
Sans comprendre, aveuglé par tes folles intrigues,
Pour obtenir si peu combien tu te prodigues,
Et de quel lourd fardeau tu surcharges tes jours.

Mais va ! Te tourmentant de ces chimères vaines
Faites d’inconséquence et d’instabilité,
La Providence agit avec sagacité :
Homme, elle t’intéresse aux misères humaines.