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Silencieusement ils plongent leurs naseaux,
Leur tête nonchalante,
Dans le courant rapide et pur des belles eaux
Qu’un rayon ensanglante.
Puis, regardant sans voir le grand disque doré
Qui dans leurs yeux flamboie,
De l’herbe délicate et des fraîcheurs du pré
Ils ruminent la joie.
Le long de leurs naseaux, la bave met un fil
Que le couchant fait rose,
Et tout, dans leur placide et superbe profil,
Dit l’être qui repose.
Cependant le soir vient : le vent passe plus frais
Sur la large vallée ;
La nature s’emplit de mystère et de paix
Pudiquement voilée ;