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GALUCHAT

Ah ! tu n’as point souffert, pour parler de la sorte,
Dubattoir, — toi dont l’âme est, comme la main, forte, —
Le terrible tourment d’un amour méconnu !
Tu le veux ?… Devant toi je mets mon cœur à nu :
De ce funeste amour apprends les origines.
Il pleuvait… Elle avait d’adorables bottines
Et deux petits petons vifs, alertes et gais,
Qui, sous un jupon blanc, trottaient le long des quais.
Or, est-ce là l’effet du métier que j’exerce ?
Me servant de mes mains dans mon noble commerce,
Senté-je plus qu’un autre, et par revirement,
Tout ce qu’un petit pied peut avoir d’agrément ?
Je ne sais… mais, voyant tout à coup ces bottines
S’agiter devant moi, suaves et mutines,
Je fus féru d’amour… et j’emboîtai le pas.
Soudain…

(S’interrompant pour applaudir, ainsi que Dubattoir.)
Soudain…Bravo ! bravo ! bravo !