Nous sommes tous mauvais, malsains et gangrenés,
Pris par le Pessimisme aussitôt la naissance ;
Et, dès nos premiers pas, nous nous mettons le nez
Le sol pèse à nos pieds et le ciel à nos fronts ;
Nous n’avons nul désir, nul rêve, nulle envie ;
De ne rien espérer nous nous désespérons :
Ah ! que c’est long, la vie !
Faire le bien ?… — Pourquoi ? Nul ne vous en sait gré.
Travailler ?… — À quoi bon ? C’est si peu que la gloire !
Aimer ?… — Depuis Adam, notre père abhorré,
Toujours la même histoire !
Le foyer ?… les enfants ?… Malheureux, taisez-vous !
Connaissant nos douleurs, celles de nos ancêtres,
Pour qu’ils pleurent comme eux et souffrent comme nous,
Engendrer d’autres êtres !
|