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Son regard alangui s’égare, sans les voir,
Sur tous les bibelots dont la pièce est ornée :
Ses petits pieds mignons, chaussés de satin noir,

Se grillent à la cheminée.


Et voici que soudain devenu curieux,
Son regard, où l’on sent une tristesse éclore,
Fixe un grand paravent tendant ses flancs soyeux

À la flamme qui les colore.


L’art du Japon, cet art exotique et charmant,
S’y croise et s’y déroule en mille broderies :
Oiseaux au cou flexible, astres du firmament,

Coteaux, rivières et prairies.


Dans un coin, une dame au chignon retroussé
Tient entre ses longs doigts un lotus gigantesque
Que lui tend un guerrier richement cuirassé,

À la fois superbe et grotesque.