Briser les espaliers et voler les raisins ?
Ils entreront bientôt, au train dont vont les choses,
Jusque dans nos salons, malgré les portes closes…
Mais, morbleu ! je saurai recevoir comme il faut,
S’il rôde par ici, ce gibier d’échafaud ! »
Je respirai, voyant que ma crainte était vaine,
Et nous nous séparions au bout d’une heure à peine.
Il fit bientôt nuit close, une nuit sans clarté,
Enveloppant le parc de son obscurité
Et jetant son linceul sur la pelouse verte.
Dans ma chambre, debout, la fenêtre entr’ouverte,
Comprimant à deux mains mon cœur désordonné,
J’attendis le moment du rendez-vous donné.
Minuit sonna. Je vis alors une grande ombre
Allant deçà, delà, sous la verdure sombre,
Et, dans le gazon noir, un vif éclair d’acier…
L’éclair était le sabre, et l’ombre le lancier.
Un moment, j’hésitai… Mais, reprenant courage,
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