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Il est dragon dans un superbe régiment :
Un fier soldat, monsieur ! et prêt pour le moment
Si désiré par nous de la grande revanche.
Viendra-t-elle jamais ? J’ai la tête trop blanche
Pour espérer la voir… Mais je suis sûr, pourtant,
Que le bon droit vaut mieux que l’orgueil insultant ;
Que tôt ou tard le temps arrive où la justice
Triomphe, fût-ce au prix d’un très long sacrifice…
Chaque nuit, en rêvant, je crois revoir encor
Mon pays tant aimé, ses raisins couleur d’or,
Ses forêts de sapins verts comme l’espérance…
Et sur tous les poteaux du chemin je lis : France[1] !



  1. Le rêve du vieil émigrant de 1871 apparaît aujourd’hui comme une vision d’avenir bien près d’être réalisée…