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Adieu la charge et les actives chevauchées !…
Tes hussards, tes dragons remplissent les tranchées,

Et tes pioupious sont des « poilus » !


Quelles eussent été ta joie et ta surprise
En voyant cette armée uniformément grise,

Veuve de son rouge éclatant ;

Le casque dessiné par toi, la « bourguignote »,
Coiffer ces fiers guerriers auréolés de crotte

Qui vont à la mort en chantant !


Oui, ta joie eût été profonde, surhumaine
Quand, portant en leurs cœurs la même forte haine,

Soutenus par la même foi,

Marchant au rythme clair de la même espérance,
Nos soldats d’aujourd’hui, — c’est-à-dire : la France, —

Auraient défilé devant toi !


Artilleurs, cavaliers, lignards, — vivante foule
Qui déferlait dans tes tableaux comme une houle, —