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Et ton sort fut pareil, cher ami, cher Detaille !
Tu t’en allas avant la première bataille ;

Ton œil d’artiste n'a pu voir

Cette lutte à la fois hideuse et grandiose
Où le pays combat pour une noble cause

Avec un inlassable espoir.


Ah ! comme ton pinceau magistral eût su rendre
L’aspect de ces soldats ardents à nous défendre,

À souffrir pour nous chaque jour ;

De ces héros créés par la nouvelle guerre,
Et que nous aimons, nous, les vaincus de naguère,

D’un innombrable et tendre amour !


Évocateur précis de notre chère armée,
Que tu la trouverais aujourd’hui transformée !

Tu ne la reconnaîtrais plus…