Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Tous ces regards tournés vers lui, dam ! ça le glace…
Il voudrait s’avancer, mais… mais il reste en place.

« Hé ! le gosse !… Pour sûr, t’as les pieds en saindoux ! »
Dit un Parisien loustic, un peu jaloux
Tout de même, de n’avoir rien à son adresse.
Trigodet a rougi plus fort, mais se redresse,
Prend la lettre, sourit, et très naïvement
Regardant l’écriture, il dit :
Regardant l’écriture, il dit :« C’est de maman ! »
Et, comme il va l’ouvrir :
Et, comme il va l’ouvrir :« Voyez le sale gosse !
Fait le Parisien ; « il est seul à la noce,
» Et pour lui seul monsieur veut garder le gâteau…
» Puisque c’est de maman, lis la lettre tout haut…
» Ça nous fera plaisir d’avoir de ses nouvelles ! »
Trigodet, fusillé par soixante prunelles,
Déchire l’enveloppe et très lent, mot à mot,
— Car on n’est pas savant, — il lit :
— Car on n’est pas savant, — il lit :« Mon cher Pierrot,