Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Mais ce qui surtout faisait prendre en grippe
L’élégant Robert, bon garçon pourtant,
C’était… Devinez… Oui, c’était sa pipe,
Sa superbe pipe au galbe épatant !

Le fourneau, de la plus suave écume,
Était incrusté d’un travail d’or fin ;
L’élégant tuyau s’allongeait en plume…
C’était une pipe admirable, enfin !

Les pauvres poilus, qui peuvent tout juste
S’offrir la pipette à quarante sous,
En passant, jetaient sur la pipe auguste,
Sur la noble pipe, un regard jaloux.

Sans méchanceté, mais non sans malice,
Dès que le prétexte en était offert,
Sur sa belle pipe, à l’instant propice,
Chacun plaisantait le jeune Robert :