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J’ai pensé qu’dans vot’pein' vous auriez un peu d’joie
À l’avoir, ce béret… C'est pourquoi qu’aujourd’hui
Dans ce petit paquet à Paris j’vous l’envoie,
N’pouvant vous envoyer aucune aut’ chos’de lui.

C’est not’béret alpin… Y a bien pour vingt sous d’laine…
C’est un rien, mais un rien dont nous avons plein l’cœur…
Un rien, qui fait qu’on marche en avant, l’âme pleine
D’une fierté solide, — et qu’on revient vainqueur !

Un rien qui fait qu’on est un alpin, mill’tonnerres !
C’est-à-dire… un alpin, quoi ?.. D’aut’ mot, y en a pas…
Un « brave à quatre poils », comm’ disaient nos grands-pères ;
Un « poilu », comme on dit de tous nos brav’ soldats !

Celui qui l’a porté, c’béret, qu’a l’air si triste,
Était un rude gars, dont tous les camaros
Se souviendront toujours, aussi vrai que j’existe,
Et qu’on veng’ra bientôt, dans les grands numéros…