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« Avec quelques biscuits. Vite. Je t’attends là… »
Et, comme le soldat apportait la bouteille,
Un officier anglais, jeune, mine vermeille,
Arrive à plein galop, saute à terre et, gentil,
Souple, correct, s’en va tout droit à Grossetti,
Salue, et vivement lui remet une lettre.
— Merci, monsieur, merci… Mais veuillez vous remettre
» D’abord… Vous avez chaud… Faites-moi le plaisir
» De goûter avec moi, pendant ce court loisir.
» Je voudrais vous offrir le thé réglementaire…
» Mais nous ne sommes pas dans la belle Angleterre !…
» Rien qu’un five o’clock, bien simple, de soldat… »
Un obus gigantesque, à vingt mètres, s’abat.
L’Anglais, crâne pourtant, hésite un peu, recule…
« Regardez donc, monsieur… Leur tir est ridicule…
» De mon five o’clock ils n’auront pas raison !
» Un biscuit, voulez-vous ?… »
» Un biscuit, voulez-vous ?… »Le mur d’une maison
S’effondre avec fracas…
S’effondre avec fracas…« La bière semble fraîche…