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» Vous courez, vous trottez… À votre âge, on est leste…
» Mais moi, je suis trop lourd pour courir… et je reste !
» Si vous me quittez tous, ils me prendront ici… »
Et les soldats, devant le courage endurci
De ce brave homme au ventre épais, gros comme quatre,
Dominaient leur faiblesse et retournaient se battre.



À cinq heures, malgré le dur bombardement,
On tenait, on tenait toujours, obstinément.
Tout à coup, le clocher, sous un obus énorme,
S’effondre… Époussetant du doigt son uniforme,
Le général se lève, et, reculant un peu
Sa chaise, se rassoit et demande du feu
Pour son cigare, éteint par un flot de poussière.
Puis, à son ordonnance :
Puis, à son ordonnance :« Apporte de la bière…
» Dans ce petit café tâche d’avoir cela,