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Tour à tour aimable ou colère ;
Coquette montrant pour nous plaire
Le sourire de tes flots verts,
Ou bien mégère courroucée
D’une formidable poussée
Attaquant les rochers déserts ;

Tour à tour gaie ou désolée,
Vide aujourd’hui, demain peuplée
De jolis bateaux diligents,
Jamais, ô mer, je ne t’ai vue
Si longtemps, ni si bien connue
En tes aspects toujours changeants…

Mais maintenant qu’en tes abîmes
Disparurent tant de victimes
Des sous-marins mystérieux,
Ô mer, tu m’apparais entière
Comme un immense cimetière
Rempli de cadavres sans yeux.