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Un voile agiterait sa très lente caresse
Sur ton front sans nuage, et tu tendrais les mains
En un geste de noble et sincère tendresse

Vers les pauvres humains.


Ils viendraient te conter leur tristesse éternelle,
Leur misérable plainte et leurs tourments secrets ;
Et dans un même élan d’amitié fraternelle

Tu les réunirais…


Tu leur dirais : « Enfants ! ce siècle encor barbare
Ne réalise pas ce que vous rêviez tous…
Mais, pour ceux qui naîtront, l’avenir se prépare

Plus clément et plus doux.


Peut-être, moins lointains qu’on ne le pourrait craindre,
Des jours viendront, des jours appelés ardemment,
Où les hommes heureux enfin, pourront s’étreindre

D’un même embrassement !